C’est quoi être dans la norme ?
« Et si sortir de la norme était la clé pour trouver votre nouvel équilibre ? » Plutôt que de définir ce qui est normal ou non, cette approche cherche à comprendre comment les normes se construisent et influencent nos interactions. C’est ainsi que je peux aider ceux qui me le demandent. Alors, être dans la norme, ça veut dire quoi exactement ?
Alors, être dans la norme, ça veut dire quoi exactement ?
Les normes ne sont pas des règles figées. Elles sont le résultat de nos interactions, de nos habitudes
et de notre contexte culturel. Ce qui nous semble évident dans un environnement peut être
complètement décalé ailleurs. Ce que j’observe dans ma pratique de thérapeute, c’est comment les
normes se co-construisent à l’intérieur des groupes humains, et plus précisément dans les
interactions entre les membres d’un groupe : dans un couple, une famille, un groupe d’amis, au
travail… Et quand quelqu’un sort de cette norme, il peut être perçu comme un élément perturbateur,
pas parce qu’il fait quelque chose de « mal », mais parce qu’il percute un équilibre existant. Cette
personne se trouve alors en déséquilibre, elle est « déséquilibrée » – je le dis tranquillement, parce
que pour moi c’est aussi un aspect positif, cette personne est en mouvement, et son environnement
se crispe pour maintenir l’état d’équilibre antérieur, qui n’est plus.
La vitalité est un équilibre dynamique
Ce que j’aime dans l’approche systémique, c’est qu’elle ne voit pas la norme comme quelque chose
d’immuable. Elle reconnaît que nous sommes en permanence en train de nous adapter. Dans un
groupe sain, les normes évoluent naturellement. Sauf que parfois, elles deviennent rigides et
finissent par faire souffrir ceux qui ne s’y retrouvent plus, autant d’ailleurs que ceux qui essaient de
les maintenir coute que coute. On a souvent tendance – et c’est quelque chose de tout-à-fait naturel
parce qu’économique en énergie – à vouloir maintenir une certaine stabilité, voire une illusion de
stabilité. Or, tout bouge tout le temps, c’est l’un des grands principes du vivant. La vraie question
est donc : comment on peut ajuster les interactions pour que chacun trouve une place, qui le
satisfait, au moins pour un temps ?
Sortir de la norme n’est pas une pathologie
Hormis les cas de déviances sévères qui sont finalement rares, on a trop souvent tendance à voir les
comportements « hors normes » comme des problèmes à corriger. Mais si, au lieu de chercher à rentrer à tout
prix dans un moule, on regardait ces comportements comme des stratégies d’adaptation ?
Pourquoi cherche-t-on à s’adapter ?
Il me semble que c’est un problème important auquel sont confrontées les jeunes générations : celui
de s’infliger de correspondre totalement à des normes qui sont en réalité extrêmement rigides, et
cela d’abord pour ne pas se sentir isolé. C’est le revers de l’injonction à être soi-même, qui au final
se retourne contre l’individu qui se cherche des règles dans sa « tribu », des normes souvent
particulièrement intolérantes à la différence.
Normal ? Selon le contexte !
Quand quelqu’un agit différemment, il essaie peut-être juste de trouver une nouvelle manière de
fonctionner dans son environnement. Plutôt que de voir la norme comme un cadre rigide auquel il
faudrait se conformer, je préfère la voir comme un point de repère mouvant. L’important, ce n’est
pas d’être « normal », mais de trouver à un moment donné, dans une situation donnée, un équilibre
dans nos interactions.
Est-ce que nos relations, dans un certain contexte qu’il soit privé, amical, ou professionnel, nous
permettent de nous adapter, d’évoluer, et de nous sentir plutôt bien la plupart du temps ? C’est sans
doute ça, le vrai enjeu.